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 Histoire d'Illiers

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Ursus
famille Valbois
Ursus


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MessageSujet: Histoire d'Illiers   Histoire d'Illiers Icon_minitimeLun 11 Nov - 19:20

HISTOIRE D'ILLIERS DEPUIS LE VIIIème SIÈCLE 1882
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5624559k/f35.texte.r=illiers.langFR

Des auteurs, au moyen âge, ont écrit le nom latin d'Illiers de trois manières : Islerie, Islaris, Isleris, dont on ne connaît pas l’étymologie. Quant à l'origine de ce lieu, elle parait antérieure à la domination romaine. Des monuments de l'époque celtique attestent du moins la présence des Gaulois Carnutes dans ce pays. D'après une tradition assez répandue, mais adoptée avec quelque réserve par Denis Godefroy, dont nous avons consulté les curieux mémoires, le château d'Illiers occuperait l'emplacement d'un camp romain, qui lui-même remplaça une forteresse gauloise. Ces documents historiques constatent qu'au nombre des seigneurs les plus marquants de l'ancien pays des Carnutes sous les rois des deux races franques, on comprenait Avesgand, Bodard, Hildegrand, Elciund et plusieurs autres sires d'Illiers dont les archives du château de Chantemesle, prés de Châteaudun, et les cartulaires des abbayes de Chartres ont fait mention.
Quoi qu'il en soit, les premières époques connues, les premiers maîtres d'Illiers sont assez problématiques. Les annalistes chartrains ne sont pas d'accord sur la résidence seigneuriale du sire Avesgand ou Avesgard. Doyen et Chevard l'indiquent au lieu qui nous occupe ; d'autres la placent à Illiers, près de Nonancourt (Eure). Le manuscrit anonyme de la Bibliothèque royale (collection Gaignières, 6653) contient un passage d'un cartulaire de Saint-Père à l'appui de cette dernière prétention. Nous passerons rapidement sur des noms incertains pour nous restreindre dans les faits positifs qui peuvent offrir un plus grand intérêt.
Pour nous, le premier feudataire d'Illiers suffisamment authentique sera ce fameux "Geoffroy, vicomte de Châteaudun, seigneur de Nogent-le-Rotrou, qui ravagea les domaines l’évêque et du chapitre et qui eut une fin si tragique. Fulbert, dont l'autorité est incontestable, raconte que le château d'Illiers fut démantelé par le roi Robert et que ce même Geoffroy en releva les tours au commencement du XIème siècle.
Guillaume d'Illiers se croisa en 1128; il fut un des fondateurs du monastère de Thiron. Bry de La Clergie, dans son Histoire du Perche a reproduit une charte qui ne permet pas non plus de douter de l'authenticité de ce feudataire.

Une maladrerie existait a llliers dès le commencement du XIIIème siècle. Un autre Geoffroy, sire d'Illiers, confirma le don, fait aux lépreux d'Illiers par un certain Guillaume de Prunelé, du blé et du vin qu'il dîmait en ce lieu (1313). On peut inférer de cet acte de générosité que la culture, entièrement délaissée sur le territoire d'Illiers, y était connue dans les siècles reculés. L'ancien lazaret de cette ville a donné son nom au faubourg de la Maladrerie ou de Bonneval, où il était situé; la métairie appelée la Grande-Maison, qu'on voit en face de la chapelle Saint Barthélémy, occupe une partie de l'enclos de la léproserie. Cette chapelle était jadis au nombre des canonicats dont le grand archidiacre de Chartres disposait à son gré, et, à la suppression de la maladrerie, les biens qui en dépendaient furent réunis à l’hôtel Dieu érigé à Illiers par Philippe de Valois, en 1328.
Damoiselle Yolande, fille du sire Geoffroy d'illiers, épousa Philippe Bouchard, de cette ancienne maison de Bouchard si fertile en comtes de Vendôme. Ces deux familles convinrent, en 1280, suivant Le Laboureur, que les enfants relèveraient le nom et la bannière des chevaliers d'Illiers dont la vieille épée était prête à tomber en quenouille, faute d'hoirs masculins. Ajoutons, en passant, que leur noble écusson, pour nous servir de termes héraldiques, était : d'or, chargé de six anneaux ou annelets de gueules virolés.

L'illustration des anciens seigneurs d'illiers se reporte à cette alliance, Florentin ou Florent devait plus lard y apporter un nouvel éclat. On nous pardonnera d'esquisser quelques traits de ce preux rejeton du dernier des descendants des Geoffroy d'Illiers.
Florent sortait donc de haut lignage; mais ce qui vaut mieux encore, ce sont les talents militaires qu'il montra à l'époque la plus malheureuse de notre histoire nationale; c'est enfin la grande part qu'il prit au rétablissement de Charles VII sur son trône.
«Nostre Florent commença de paroistre en même temps, dit Godefroy, que Charles VII devint héritier de la couronne, c'est-à-dire eu même temps que le roi d'Angleterre, Henri VI, ligué avec le duc de Bourgogne, gouvernait l'Estat sous le nom de son oncle Régent qui tâchoit de ravir le sceptre et la couronne audit roi. » Florent se distingua au mémorable siège d'Orléans (l420) prit la ville de Chartres, la fit rentrer sous la domination française (1432} et laissa tout l'honneur de cette action au célèbre Dunois, son compagnon de gloire. Il défendit Louviers, se signala à la prise du pont de Meulan (1435) sur les Anglais et continua le siège de la fameuse Tour Grise de Verneuil (1449). Il devint successivement capitaine de Châteaudun, conseiller et chambellan de Charles VII, bailli et gouverneur de Chartres et mourut en 1475. Les Orléanais donnèrent son nom à l'une des rues de leur cité, en mémoire du secours décisif qu'il leur apporta. Il est vraisemblable que ce fut aussi à cette occasion que Florent donna lui-même le nom d'Orléans à l'une des portes du château d'Illiers.

Son frère, Miles ou Milon, personnage austère et très élevé en dignité, s'est signalé comme lui, mais dans une autre carrière, en rendant de grands services à la France. Voici le plus beau des titres de Miles d'Illiers, retrouvé naguère par le docte et ingénieux auteur de la Vie des François (2). « Messire Miles d'Illiers, noble extrait de baronnie, licencié ez lois et décrets, ayant lu l'ordinaire ez leçons du matin en l'Université de Paris, Faculté de décret, pendant 17 ans et demy et ayant fait plusieurs ambassades eu divers royaumes, et conseils eu la cour de céans.» (10 juin 1452). Registres du Parlement. Un historien a vu quelque part que Miles fut d'abord curé d'Illiers; il devint évêque de Chartres en 1439, Il sut maintenir ses droits épiscopaux, non sans préjudice pour sa dignité, contre les prétentions du chapitre qu'il avait défendues d'abord comme doyen. Louis XI aimait à plaisanter avec ce prélat, il lui reprochait un jour sa passion pour les procès, « Je veux, lui dit-il, les accommoder tous. — Ah ! sire, répondit l’évêque, je vous supplie de m'en laisser vingt ou trente pour mes menus plaisirs. Nous ne nous sommes occupés que de Florent et de Miles d'Illiers; il nous reste à dire quelques mots sur les descendants du brave capitaine.

René, son fils, succéda à Miles à l’évêché de Chartres, en 1493, mais ne prit possession de l'épiscopat qu'en 1495. A la cérémonie de son installation, René se fit porter dans une chaire par le vidame de Chartres, le baron d'Alluyes, le seigneur de Longny et le sire du Chêne, Poré, dont l'audience, à l'exemple de celle de saint Louis, se tenait sous un chêne. Il fut le dernier évoque qui usa de cet étrange privilège féodal. Ce grave personnage était le septième fils de Florent. Ses frères embrassèrent aussi pour la plupart l'état ecclésiastique. On retrouve plus tard, comme nous l'apprend Denis Godefroy, la postérité masculine des anciens châtelains d'Illiers en la personne d'un Léon d'illiers, marquis d'Entragues, dont la famille s'allia aux rois d’Écosse et d'Angleterre.

Jeanne d'illiers, petite-fille de Florent, porta la terre d'Illiers dans la famille du Lude, par son mariage avec l'intrépide défenseur de Fontarabie, Jacques de Daillon, sénéchal d'Anjou et capitaine de cinquante hommes d'armes, que la mort surprit au château d'Illiers en 1535, comme l'atteste le P. Anselme. Jacques de Daillon était le fils de ce fameux Jean de Daillon, gouverneur du Dauphiné, que Louis XII appelait si cauteleusement maître Jehan des habiletez. Un successeur de d'Hozier dans l'art héraldique nous montre encore, après trois siècles, les rejetons du vieil arbre généalogique des sires d'Illiers dans deux de nos contemporains.

Nous allons maintenant rechercher quelques-uns des souvenirs qui se rattachent à l'histoire d'Illiers.

Sous le roi Jean, ce pays ne fut pas exempt des grandes calamités qui désolèrent la France. Les Anglais, puis les Grandes Compagnies s'emparèrent de la ville et du château et ravagèrent le territoire. Ces maux ne cessèrent qu'en 1364 par la prise du château de Marchainville, dans le Perche, où les Ècorcheurs se réfugièrent et furent détruits par le duc de Bourgogne; mais, un siècle plus tard, sous le règne de l'infortuné Charles VI et sous celui de son indolent successeur, l'étranger apporta à ce pays de nouveaux malheurs. Le château d'Illiers tint en échec tout un Corps de l'armée anglaise commandé par Talbot et sauva 3000 paysans qui étaient réfugiés dans l'enceinte de ses redoutables murailles avec leur bétail et leurs grains.

En 1589, cette place tenait pour Henri IV. Les ligueurs l'assiègent, mais ne parviennent à s'emparer du château qu'après une héroïque résistance et lorsque la garnison a épuisé ses munitions. Voici, du reste, un des épisodes sanglants de cette époque dans lequel figure le nom de Brehainville, jeune seigneur des environs d'Illiers.
« Un huguenot nommé La Chauverie commandoit dans le bourg qui fit contenance de se défendre: mais, voyant le sieur de Brehainville s'avancer avec ses troupes, se rendît; il n'y avoit plus que le chasteau qui tînt bon et qui fut aussitôt assiégé. Ceux de dedans en avertirent le sieur de Béthune, qui estoit gouverneur de Nogent-le-Roy, le priant de leur envoyer du secours. Celui-ci ne fut pas plustôt parti que Desehamps, gentilhomme du pays, détenu prisonnier par ledit de Béthune, gaigna quelques soldats de sa connoissance. ses gardiens, qui le mirent en liberté et s'emparèrent du chasteau,"
Brehainville ne perdit pas de temps et pressa tellement llliers qu'il s'en rendit maître et emmena l'artillerie qui estoit dedans. Au lieu de le reconnoitre, quelques séditieux s'émeutent contre lui de ce qu'il avoit pris La Chauverie à rançon et vouloient avoir part au butin, pour lesquels apaiser il fut contraint de leur bailler quelques sommes d'argent, et, voyant qu'il avoit à faire à des mutins, résolut de venir habiter llliers qui estoit proche de sa maison (la Gentilhommière, dont on voit encore des restes près de Magny); d'où il incommodoit grandement ceux de Bonneval et d'autres lieux qu'occupoient ceux du parti du roy; il continua si souvent qu'enfin il demeura veu que le 14 décembre 1589 estant allé donner presque dans les portes de Bonneval. les Maheutres (sobriquet donné à ceux qu'on appelait les royaux), qui savoient son courage et sa hardiesse, lui dressèrent des embûches, se doutant bien qu'ils ne le pourroicnt avoir de face. Ils jetèrent quelques chevaux a l'écart, croyant qu'il ne manqueroit pas de venir les charger comme il fist; avec lesquels tandis qu'il estoit aux prises, d'autres tout frais vinrent le cerner et le tuèrent avec ceux de Pronville et quelques enfants de Chartres qui ne vouloient pas. l'abandonner, aimant mieux mourir glorieusement avec luy que de fuir lâchement... llliers fut incontinent repris par Louis de Courcillon, seigneur de Dangeau, gentilhomme huguenot, par la trahison de Carrières qui le lui vendit. »

La Réforme ne se propage,! pas facilement dans le pays Chartrain. Cependant, dès l536, « l'église d'illiers fut plantée et dressée, » selon l'expression de Théodore de Bèze. Le protestantisme avait fait...quelques progrès à llliers en l560, grâce à la présence du ministre Antoine de Chaudicu, l'un des plus ardents propagateurs des dogmes de Calvin. Les édits de tolérance avaient permis aux huguenots d'illiers de tenir publiquement leur prêche dans un enclos que l'on nomme la Hoguèse. C'est peut-être de cette époque que date l'épithète de Puraius, donnée par ironie aux habitants d'illiers, titre emprunté sans doute à la secte des puritains ou presbytériens, que les catholiques confondaient dans un même anathème avec tous les dissidents.

Dans les guerres civiles, la ville d'illiers subit diverses destinées : elle fut prise et saccagée plusieurs fois, et l'hotel-Dieu fut détruit. Depuis ce temps de tourmente, les annales d'illiers sont assez stériles; cette ville n'eut guère qu'à prendre lé soin de grossir la liste de ses anciens seigneurs qui vint clore la Révolution de 1780. Chevard nous a transmis les noms des successeurs du brave Jacques de Daillon. L'extrême sécheresse qui désola la Beauce en 1552 donna naissance à un usage singulier, qui s'est perpétué et se pratique encore à llliers. Pendant quatre mois de l'année, du Ier mai au 31 août, on y sonne tous les jours une cloche nommée la Cloche des liens, façon bizarre d'attirer, la protection du ciel sur les récoltes. Les habitants d'illiers ont conservé un grand nombre de coutumes empruntées aux vieux âges. Il n'y a guère plus d'un demi-siècle que les fenêtres du plus grand nombre d'habitations avaient encore du parchemin ou papier huilé en guise de vitrage. Les croisées à guichets des principales maisons étaient presque toutes munies de panneaux en plomb. Ces maisons se distinguaient, en outre, par une espèce de tourelle en bardeau ou douelle, à demi engagée dans le mur, présentant ordinairement six pans et qu'on avait soin de ne pas élever sur la voie publique. C'était une marque, sinon de noblesse, du moins de bourgeoisie. Des constructions récentes prennent la place de ces curieuses maisons de bois à façades ciselées, élevées avec tant de soin par nos ancêtres. Encore un peu de temps, et toute cette belle découpure aura disparu.

EGLISE D'ILLIERS

L'abbé d'Expilly et quelques géographes ont partagé la ville d'illiers en deux sections : Saint Jacques d'illiers et Saint-IIilaire d'illiers, du nom de ces deux paroisses, dont l'une était en Beauce et l'autre en Perche. L'église Saint-IIilaire a été détruite pendant la Révolution; elle était la plus ancienne. Celle qui va être l'objet de nos recherches est dédiée à saint Jacques; son érection parait se reporter au temps de l'héroïque défense de Fontarabie, c'est-à-dire au XVI siècle. Serait-ce à Jacques de Daillon que la ville d'illiers serait redevable de ce bel édifice?
Un arceau en ogive au milieu d'un haut pignon triangulaire, surmonté de fleurons, compose la façade principale. Ce portique, élevé sur quelques degrés, présente une courbe remarquable par ses découpures. Aucune figure ne la décore, mais on y voit des rinceaux et des fleurons d'un assez bon goût. Une grande rose, le monogramme du Christ et deux cadres latéraux, complètent l'ornement du frontispice. A droite s'élève une grosse tour carrée ou massif carré, accompagné de piliers angulaires à niches historiées, et d'une tourelle effilée dans laquelle est l'escalier, offrant encore des traces de la défense qu'il soutint dans les guerres de religion. Sur le couronnement s'appuie le clocher proprement dit, d'une forme aplatie et nullement en harmonie avec les belles proportions de la tour destinée primitivement sans doute à recevoir une flèche élancée. Ce clocher se termine par une lanterne à toit aigu. La structure du monument, où les ornements ne sont pas prodigués, offre un type complet de celle époque de transition architecturale, dernière altération du beau style de l'ogive, si bien caractérisé par M. Auguste Le Prévost sous la dénomination de gothique tertiaire ou flamboyant; l'intérieur de "édifice, composé d'une seule nef, sans collatéraux, mérite de fixer l'attention par son étendue, par l'élévation, la hardiesse de ses murs qui soutiennent un immense plafond en voûte. Les boiseries du chœur et surtout de l'autel sont d'une fort belle exécution


CHATEAU D'ILLIERS

Cette forteresse, sur les confins du pays Chartrain et du Perche, était dans les âges passés une place importante; cela est incontestable. Environnée dévastes marais aujourd'hui transformés en une riante prairie, elle devait être imprenable avant la puissance de l'artillerie. Une première enceinte circulaire, fermée par de hautes murailles et à laquelle on communique par une porte en forme de pavillon, enferme, outre le donjon, l'ancien manoir seigneurial qui fut témoin de la mort du brave Jacques de Daillon.
On distingue encore du frontispice primordial une tourelle et les pieds-droils de deux rangs de fenêtres à meneaux dans le goût du XV ou du XVIème siècle. Des fragments se trouvent liés à des pans de bois qui appartiennent à des temps postérieurs.
Mais le donjon quadrilatère aux larges proportions mérite surtout l'attention de l'antiquaire ou de celui qui étudie les monuments du moyen âge. Cette énorme tour, dont les faces répondent à chacun des points cardinaux, pouvait passer pour un type. Sa configuration quadrangulaire, du moins, était inusitée dans l'ancien pays des Carnutes, ou les donjons avaient presque tous la forme ronde. Celui dont nous essayons la description présente deux rangs d'étages au-dessus d'un rez-de- chaussée qui servait de geôle et peut-être aussi de prétoire à la justice de la châtellenie. Les plafonds de ce rez-de-chaussée, ceux de deux grandes salles qui contiennent les étages, sont appuyés sur de gros piliers.
On arrive à la salle du premier étage par un angle extérieur, à l'ouest, en regard d'une tourelle de l'enceinte qui semble défendre l'unique porte d'entrée déjà peu accessible. Cette salle a 46 pieds de long sur 30 de large; de là, un étroit escalier traversant l'épaisseur des murs conduit à l'étage supérieur, et de celui-ci au comble, énorme toiture conique dont les charpentes ne paraissent pas 1res anciennes. Les murs sont épais de 7 pieds; ils sont percés de quelques fenêtres ou meurtrières. Cet édifice a conservé, malgré sa rénovation architecturale, le cachet de son style originaire.
On peut facilement se convaincre que le donjon présente des constructions de plusieurs époques. Les ouvertures de plein cintre sont évidemment les parties les plus anciennes. Celle tour avait primitivement trois étages; elle se terminait selon toute apparence par un toit plat. La forme demi-circulaire des fenêtres primordiales est restée apparente.: quelques unes sont entièrement murées; d'autres ne le sont que dans la partie supérieure, à la naissance de l'hémicycle; d'autres présentent un carré allongé, partagé par un montant on pierre de taille, à l'un desquels, intérieurement, on a sculpté l'ornement à dents de scie. On voit aussi, au pied-droit de la cheminée du premier étage, un autre ornement, le zigzag, si pratiqué sur les édifices attribués à la période carlovingienne ou au genre roman en usage jusqu'au XII-siècle.
Ce pied-droit semble postérieur aux restes de celui de grison auquel il est accoté. Il est permis de croire que le vicomte Geoffroy a fait subir celte restauration à la vieille tour; mais il faut admettre que le donjon ne fui pas démantelé et que l'ordre de destruction mentionné par Fulbert ne fut exécuté qu'à l'égard des autres fortifications du château.
Rien ne s'oppose donc à reporter au temps du vicomte de Châteaudun les modifications architecturales dont on a parlé et qui offrent effectivement l'empreinte du style de celle époque. On sait d'ailleurs que les donjons du moyen âge, cette représentation de la justice et do la puissance féodales, étaient presque tous conservés, lors même que le juste courroux du prince en légitimait la destruction. Il serait cependant bien difficile de préciser la fondation du donjon qui nous occupe : quoique le caractère de son architecture diffère de celui des tours d'Alluyes et de Châteaudun, cette dissemblance ne nous parait pas suffisante pour adopter une époque d'érection autre que celle attribuée généralement à ces deux derniers monuments, c'est-à-dire au Xème siècle.
Ce donjon, dont nous venons d'esquisser l'histoire et qui n'existe plus depuis I806, était primitivement isolé; le corps de logis qu'il appuyait sur la face méridionale ou de la prairie est postérieur à sa fondation. Au fond des murs extérieurs, un écartement formé par des terres jeclisses descend à des fossés encore larges et profonds que remplissent les eaux, amenées par un canal, d'une belle source voisine appelée la fontaine de Saint Hilaire.
Une seconde enceinte demi-circulaire s'étendait en forme d'arc en avant de la première. Les murs presque entièrement démolis présentent encore trois grosses tours rondes ci deux portes ou arcades massives courbées en ogive et à moitié minées. Ces portes étaient armées de herses de fer : l'une à conservé le nom glorieux d'Orléans. C'est celle qui regarde le nord-est ; l'autre laisse deviner, par des ouvertures latérales dégradées par le temps, que les tours communiquaient l'une à l'autre au 'moyen d'une galerie extérieure ou d'une plate-forme.Des ponts-levis défendaient aussi l'entrée du château; ils ont disparu.L'espace renfermé dans celte seconde ligne de fortifications formait une vaste place d'armes où les anciens vassaux des sires d'illiers, tenus d'ailleurs, de faire le guet pour la garde de la forteresse, trouvaient une retraite sûre en temps de guerre; car la ville, dénuée de remparts, entourée seulement par sa faible rivière et par des fossés souvent à sec, ne pouvait alors offrir de sécurité. De petits blocs taillés d'une espèce de poudingue siliceux, forme d'un gravier agglutiné, ont été généralement adoptés dans les constructions. Quoique d'une couleur brune, on a donné à cette pierre le nom de grisou.
Derrière la première enceinte de murailles, on voit encore la poterne, et, sur les côtés de la seconde enceinte, vers l'est et l'ouest, des terrains submergés couvraient, dans les siècles reculés, les approches du château fort, et le Loir traversait alors une partie de ces lagunes et pouvait à peine retrouver son lit du côté de l'est; les eaux étaient retenues par une forte digue ou batardeau.
A la place des marécages, la prairie dont on a déjà parlé s'étend de nos jours du côté méridional du vieux castel jusqu'au pied de la colline qu'il domine. S'il faut eu croire les traditions, une citadelle existait à llliers du côté de Chartres, sur le fossé qui en porte encore le nom. Cette forteresse, dont il ne reste aucun vestige, était-elle une dépendance de celle que nous avons voulu étudier ? On ne peut arriver à cette solution que par des conjectures ; on sait que des tours ou des donjons isolés couvraient quelquefois les abords des châteaux du moyeu âge; la citadelle n'était peut-être qu'une espèce de sentinelle avancée du corps de la place, ou, si l'on veut, un poste d'observation.

MENHIR DE FEUGÈROLLES

On remarque près d'illiers, dans un champ de la métairie de Feugerolles, au bord même de la route de Brou, un menhir de la plus grande dimension, c'est-à-dire un bloc de pierre brute qui a de l'analogie avec le grès siliceux et dont la longueur est de 17 pieds; sa plus grande largeur est de 8. Ce monolithe, connu sous le nom de Pierre Levée, jadis posé verticalement, gît, seulement depuis 1830, sur l'emplacement qui l'avait porté depuis des milliers d'années. Sa chute, qui ne peut être attribuée qu'à l'affaissement du sol, fut regardée comme un événement surnaturel par quelques imaginations superstitieuses. Des fouilles à sa base amèneraient peut-être la découverte de quelques objets d'antiquité celtique.

TOMBELLE DE MONT-JOUVIN

Sur la rive droite de la Thironne, le premier des affluents du Loir, et non loin de la ruine gaélique de Feugerolles, un monticule factice, couvert aujourd'hui de broussailles, s'élève en forme de mamelon. Il paraît appartenir à ce genre de monuments si connus sous les noms de Mottes, Mont Joyes, Molles, Tumulus, quoique son nom semble déceler plus particulièrement une origine romaine
et permette de penser qu'il y avait en ce lieu un temple consacré à Jupiter (Mont-Jouvin, Mons Jovis, montagne de Jupiter). Cependant aucun témoignage, matériel n'est venu jusqu'à présent confirmer celle opinion.

SAINT-EMAN

La fontaine de Saint-Éman, une des sources du Loir, avait, selon la tradition populaire, la vertu de guérir de la fièvre. C'est sur ses bords, dans un bocage extrêmement frais, que s'élève la chapelle de Saint-Eman, au lieu même où, suivant la légende, il fut tué par des brigands. P.man, venu de Cappadoce, et dont on ne connaît pas la vie, fut un des premiers anachorètes qui habitèrent les déserts du Perche vers le milieu du Vème siècle. Ou y conserve quelques reliques du saint. (la tradition locale, qui veut que la solitude où saint Eman perdit la vie se nommait Ibernie, se trouve appuyée par Rouillard, l'auteur de la naïve Parlénie.

EXTRAITS

Essai sur ta tille d'illiers, publié par M. Amédée de Bast dans le Journal de Chartres, numéro du 9 septembre 1849, à la suite d'un voyage fait dans ce pays. llliers est un gros bourg de la Beauce, à 23 kilomètres de Chartres. Vers le milieu du VIIe siècle, il recul le titre de ville, et l'a conservé depuis avec honneur. Les étymologistes ne sont pas d'accord sur l'origine du mot llliers; il est probable que la position de ce lieu, qui est en partie entouré par les sinuosités de la rivière du Loir en autre partie par les fossés dits de la citadelle, aura déterminé son nom. Dans la langue celtique, en effet, le mot ller ou Ilwer signifie une île; d'Iler on aura fait llliers.
On sait d'ailleurs que le pays Chartrain était la province de la Gaule spécialement affectée aux collèges des druides et aux assemblées annuelles de ces prêtres, qui étaient tout à la fois les philosophes, les sages et les législateurs de nos ancêtres.
L’existence d'illiers remonte 1res haut. Nous ne chercherons pas à pénétrer ses destinées sous le gouvernement paternel des druides, qui y avaient établi un bois sacré et de nombreux dolmens, ni sous la domination romaine; nous arriverons die plein saut au \s siècle où les seigneurs d'illiers commencent à jouer de grands rôles sur la scène politique.

Avesgard, sire d'illiers, vivait en 958. Ledgarde, comtesse de Chartres, veuve de Thibaut le Tricheur, lui donna la dîme et le droit de présentation à l'église d'illiers.

Geoffroy, vicomte de Chateaudun en 1020, fut également seigneur d'illiers.

Yves, seigneur d'illiers en 1160, épousa Berthe, fille de Girard, vidame de Chateaudun.

Guillaume d'illiers, seigneur de Boisruffin, de Coursoles, de Bruyères et d'Anay, partant pour Jérusalem en 1128, prend la coix, des mains de Bernard, premier abbé de Thiron ; se recommande à ses prières et lui amortit tout ce que l'abbaye de Thiron pourra possédera l'avenir dans ses terres.

Geoffroy d'illiers en 1229, et Guillaume d'illiers en 1260.

Geoffroy d'illiers, en 1313, confirme la donation faite par Guillaume de Pruuelé, seigneur d'Onarville et de Guillervol aux lépreux d'illiers de la dime du blé et du vin qu'il avait à llliers dès l'année 1202.

Yolande, fille de Geoffroy* héritière d'illiers, épousa en 1287 Philippe de Vendôme. Lors de ce mariage, il fut convenu par les deux familles que les enfants relèveraient le nom et les armes d'illiers, qui sont d'or à sir anneaux de gueules virolés.

llliers reste dans cette maison jusqu'à Jacques de Daillon, baron du Lude, à qui il passa par son mariage avec Jeanne d'illiers. De la maison du Lude, la seigneurie d'illiers passa dans celle de Roquelaure, par le mariage de Gaston, due de Roquelaure, avec Charlotte de Daillon; ensuite à François, duc de Foix, qui épousa Charlotte de-Roquelaure.

Au décès de la duchesse de Foix, llliers passa à M. le duc de Roquelaure et à dame Marie-Louise de Laval, son épouse, le 5 septembre 1713. Ils le revendirent à Louis Phélippeaux de Pontchartrain, chancelier de France.

Cette terre passa ensuite à Mai de Watteville, puis au comte de Maurepas et à Meme la duchesse de Nivernais, qui la vendirent à M. Léon-Hector Patas d'illiers. Cette dernière famille la possède encore aujourd'hui. Un des descendants, M. Léon- Albert Patas d'illiers, était lieutenant du ï" bataillon de mobiles d'Eure-et-Loir en 1870. llliers est une ville commerçante, industrieuse et pittoresquement située entre les plaines fertiles de la Beauce et les terres non moins riches du Perche. Le Loir, comme nous l'avons dit, lui sert presque de ceinture, et les bords de cette jolie rivière sont plantées d'arbres qui forment un boulevard circulaire.

Les habitants d'illiers étaient renommés autrefois par leur esprit et leurs vertus hospitalières; il semble qu'aujourd'hui ils ont peu à envier à leurs ancêtres et qu'ils sont comme jadis les Ioniens ou plutôt les Corinthiens'de la Beauce, qui a constamment fourni à la France de si nombreux épis et de si vaillantes épées. Cette province a toujours été, en effet, pour la patrie, un grand grenier de blé et un vaste nid de soldais. llliers comptait autrefois deux paroisses : Saint-Jacques et Saint-Hilaire. L'église Saint-Jacques, qui est le patron vénéré de la ville, existe seule aujourd'hui. C'est un vaisseau du moyen âge peu important sous le rapport de l'art, mais dont quelques parties, qui remontent évidemment au commencement du XIV siècle, sont digues d'intérêt. Le clocher ou la tour, plus moderne que le reste de l'église, est surtout remarquable par sa hauteur relative.

Il ne reste plus que des parcelles et des décombres du vieux et vénérable château d'illiers. Ce manoir, illustré par tout ce que la France a compté d'hommes puissants par la naissance, les services et la bravoure, les Avesgard, les Daillon, les du Lude, les Vendôme, les Roquelaure, etc., ne présente plus à l’œil de l'antiquaire, de l'archéologue et du vrai patriote, qu'un amas imparfait de vieilles tours coupées par des Terrains en jardinage, des pans de muraille gigantesques amoindris chaque jour par des emprunts de matériaux. Au milieu de ce chaos, l’œil le plus exercé aux prodiges de l'architecture féodale éprouve quelque embarras à reconstruire par la pensée ce splendide château, l'un des plus fortifiés de la province et l'un des plus célèbres dans nos annales militaires. Hâtons-nous d'ajouter que le marteau révolutionnaire n'a pas seul contribué à défigurer ou plutôt à renverser le château d'illiers; le marteau industriel de nos jours, qui, pour être plus pacifique, n'est pas moins aveugle ni moins inintelligent, a aidé autant que de les iconoclastes de 93 à effacer du sol chartrain cette imposante page de pierre de noire histoire nationale. Le château d'Illiers joua un grand rôle dans les guerres contre les Anglais et dans nos guerres de religion. Pour prix de sa fidélité, pour prix de ses glorieux services, pour le récompenser d'avoir été une de ces forteresses généreuses qui soutinrent pendant huit siècles.les efforts de la barbarie et qui couvaient dans leurs flancs 'impénétrables la civilisation naissante, les beaux-arts, la religion cl la liberté, le château d'Illiers a été démoli par des maiiis françaises, plus impitoyables, plus cruelles que celles des ennemis. Là où le vieux pont-levis s'abaissait ou se dressait selon les destins de la France, ou récolte des choux et des navels; des pores immondes se promènent en grognant là où veillaient dans leurs armures de fer les compagnons de Tancrède, les guerriers de Dunoîs, etc.;
sur celle tour où flottait si glorieusement, aux jours de joie de la pairie; la bannière de France, s'agitent au gré du veut les haillons d'un idiot (18 49), seul représentant des lépreux d'Illiers au XIV siècle. Et pour les hommes et pour les monuments, l'histoire des nations n'est bien souvent que l'histoire de l'ingratitude humaine.

Amédée de Bast

GÉNÉALOGIE DE LA FAMILLE D'ILLIERS

Avesgard, sire d'Illiers, vivait eu 918; Ledgarde, comtesse, de Chartres, veuve de Thibaut le Tricheur, lui donna la dîme et le droit de présentation à l'église d'Illiers

C'était Leudgarde, ou, si l'on veut, Ledgarde, fille d'Herbert, deuxième du nom, comte de Vermandois et de Champagne, femme, eu premières noces, de Guillaume Longue-Epée, second duc de Normandie, et eu secondes noces, de Thibaut le Tricheur, comte de Tours, Chartres, Blois et Dunois, qui possédait eu pure propriété, vers le milieu du x* siècle, l'église et la dime de la paroisse d'Illiers.

Il est à croire que Ledgarde tenait cette propriété de la libéralité d'un de ses deux maris qui l'aurait conquise et qui, suivant l'ordre d'alors, lui en aurait tait don par contrat de mariage pour et avec faculté d'en disposer comme de son propre et légitime domaine. Celle dame en fit don à Aves Grandus, probablement son parent, dont parle M, de Bast, Aves Graudus la donna ensuite au chapitre de Chartres. La seigneurie d'Illiers semble avoir passé dans plusieurs mains dans le cours du X et lu XI siècle; mais je ne puis rien affirmer cet égard. On pourrait peut être trouver quelques renseignements à ce sujet dans la donation faite à l'église de Saint-Père de Chartres par Avesgard, ou dans celle de Leudgarde.

Cependant il parait que, l'an 1157, il y eut une règle et une forme certaine dans le droit et l'exercice du patronage et dans la possession et jouissance des dîmes de l'église d'Illiers. On divise l'une et l'autre en deux parties égales : une fut attribuée au chapitre de Chartres et l'autre a l'abbaye de Saint-Père en Valois. Malgré ce partage, qui fut fait par Rotrou, évèque d'Evreux, il parait qu'il y eut des contestations et des difficultés entre les deux parties; car, en 1223, on fut obligé de faire un
traité d'accommodement au moyen duquel et d'une somme de 25 livres en retour le chapitre de Chartres céda à l'abbaye de Saînt-Père la portion de la dîme et de l'église d'Illiers. Cette somme de 25 livres, que tes religieux du monastère de Saint Père payaient encore quelques années avant la Révolution de 1789 au chapitre, servait pour les honoraires et pour la rétribution de deux processions que le clergé de l'église cathédrale faisait à l'église de Saint-Père, l'une le mardi de Pâques, l'autre à la fête de saint Pierre. Ce jour-là, les chanoines célébraient la messe conjointement avec ceux du monastère

Parlons maintenant de la seigneurie d'Illiers. Fulltert, évéque de Chartres, dans sa 89e épître, dit que Geoffroy, vicomte de Châteaudun, s'était emparé de la seigneurie d'Illiers, y fit bâtir un château vers la fin du XVe siècle. L'histoire rapporte qu'après Goeffroy cette seigneurie passa à Hugues et a Gervais de Châteauneuf, qui ruinèrent le premier château et en firent bâtir nu autre, il parait qu'à ces époques, c’est-à-dire dans le XI et le XII siècle, la seigneurie d'Illiers, s'est trouvée interrompue et troublée plusieurs fois, sans doute par l'effet du renversement et de l'injustice causés par les guerres de ce temps; car ou trouve dans l'histoire que les seigneurs d'Ivry et d'Anet l'ont possédée successivement et qu'elle était encore entre les mains de ces derniers lorsque Philippe-Auguste prit Illiers et sa forteresse, en 1204, sur Simon d'Anet, et la donna à Pierre de Courtenay, son cousin, dont la postérité en a joui jusqu'en 1273.

Lors du mariage de Philippe de Vendôme, fils puîné du comte Bouehard, en 1269, avec Yolande, l'héritière d'Illiers, il fut stipulé au contrat que le second lit (et non les enfants) qui adviendrait de celte union serait tenu de relever la bannière et le nom d'Illiers.

De ce mariage naquit, entre autres enfants : Jean de Vendome surnommé d'Iliers, père de Geoffroy d'Illiers, qui vivait en l'an 1336. Geoffroy d'Illiers eut un fils nommé Pierre, chevalier, sire d'Illiers, seigneur de Chantemesle, que quelques auteurs appellent Chantemerle. Celui-ci fut père de Milon d'Illiers dont nous parlerons plus bas, et du fameux Florent d'Illiers, gouverneur de Châteaudun sous le règne de Charles VII.

Ce Florent d'Illiers accompagna le comte de Dunois et la pucelle d'Orléans dans presque toutes les guerres qui se firent lors tant à Orléans qu'aux enviions, Jeanne D'are, qui connaissait sa bravoure, le chargea de faire savoir aux Orléanais qu'elle entrerait le lendemain dans leur cité. Ce preux guerrier partit à la tète de 4.00 hommes qu'il avait levés a ses dépens dans son gouvernement de Dunois, se rendit sur les bords de la rivière au-dessus du fort dés Anglais et pénétra dans la ville au péril de sa vie et de celle de ses compagnons d'armes, la nouvelle qu'il porta aux habitants les combla d'une telle joie que, par reconnaissance pour ce seigneur, ils donnèrent son nom à une de leurs rues, nom qu'elle porte encore aujourd'hui,
Il se signala encore dans une antre entreprise sur la Vîlle de Chartres, et qui fut d'une grande importance sur les affaires du roi, Florent, d'Illiers naquit au château de Chantemesle, et il épousa Jeanne de Coules, petite-fille de Jean I.e Mercier, sire de Noviau, et il mourut en 1461, laissant, entre autres enfants, Jean, sire d'Illiers, seigneur des Adrets, en Vendômois, et Charles-René d'Illiers, dont nous reparlerons plus tard.

Milon d'Illiers, plus connu sous le nom.de Miles d'Illiers, frère de Florent, né comme lui au château de Chantemesle, embrassa l'état ecclésiastique. Il fut d'alwrd chanoine de Saint- André deChâteaudun, puis curé d'Yèvres, près de Brou, curé d'Illiers, doyen de l'église Noire-Dame de Chartres, évéque de Luçon et enfin de Chartres, depuis 1459 jusqu'en 1480.

René d'Illiers, fils de Florent, succéda à Miles à l’évêché de Chartres
Jean, sire d'Illiers, seigneur des Adrets, épousa Marguerite de Chourges. De ce mariage naquirent deux filles : l'aînée, nommée Jeanne, épousa le sire de Daillon, seigneur du Lude, dans la paroisse d'Ozoir-le-Breuil, chambellan du roi et sénéchal d'Anjou sous les règnes de LOÙÏS XII et de François 1er. C'est par ce mariage que la seigneurie passa dans la famille de Daillon. l'autre fille de Jean d'Illiers se nommait Hélène; elle épousa, en 1534, Jean d'O, marquis de Maillebois, capitaine
de la garde écossaise du roi.

Ici, la première branche de la famille d'Illiers s'éteint fautte d'enfants mâles; mais ce nom revit dans Charles d'Illiers, fils aîné de Florent d'Illiers et duquel il avait hérité la seigneurie de Chantemesle,

Charles d'llliers épousa Olive de Saintré, De cette union naquit un autre Charles d'Illiers, seigneur de Chantemesle, et qui fut dans la suite gouverneur du pays de Dunois, Ce dernier épousa Pierrette d'Avaugour, fille du seigueur de Boisruffin, De cette union naquit Adard d'liîiers,seigneur de Chantemesle, chevalier de l'ordre de Saint Michel capitaine de cent hommes d'armes, gouverneur du Perche et ma récitai de camp des armées du roi,

Adard d'Illiers épousa Marguerite Bertrandi, fille de Jean Bertrandi, garde des sceaux de France. De ce mariage naquit Jean d'Illiers, seigneur de Chantemesle et de Vaupillon. Ce dernier |épousa, en I5S8, Charlotte-Catherine de Balzac, fille de François de Balzac, chevalier des ordres du roi, gouverneur d'Orléans, et de Jacqueline de Rohan, son épouse.

Charlotte-Catherine de Balzac, née en 1368, avait été tenue sur les fonts baptismaux par le roi Charles IX et par la reine Catherine de Médicis, Elle avait, par conséquent, vingt ans environ lorsqu'elle épousa Jacques d'Illiers. Ce dernier mourut la nuit de Noël 1611, laissant, entre autres enfants, Léon d'Illiers, dit de Balzac d'Entragues, seigneur de Chantemesle, Vaupillon, Marcoussis. Malesherbes, Gié, etc. Ce fut son oncle maternel qui lui substitua les armes et le nom d'Entragues, et c'est de lui que descendent les seigneuries d'Illiers d'Entragues.

Léon d'Illiers épousa Catherine d'Elbesne, de laquelle il eut plusieurs enfants, savoir : Léon d'Illiers, deuxième du nom; puis Henri, Jeanne,Joachim, Anne, Alexandre et trois autres filles qui se firent religieuses. Léon d'Illiers, deuxième du nom, eut un fils nommé l.éon- Pélasge d'Illiers, marquis du Lude. Ce dernier épousa Françoise de Retz, et mourut en 1701, ne laissant qu'une fille,

Henri d'Illiers, second fils de Léon, premier du nom, épousa Marie de Grémanville. De ce mariage naissent deux enfants : Jean, marquis d'Illiers, et N. d'Illiers, qui fut capitaine de vaisseau, Alexandre d'Illiers, autre fils de Léon d'Illiers premier du nom, eut aussi deux fils : Henri, marquis d'Entragues, seigneur de Malesherbes, et Louis d'Illiers. qui devint aumônier du roi.

Ici, la famille d'Illiers semble s'être éteinte ou, du moins, je n'ai pu jusqu'à présent retrouver ses traces; mais nous voyons que celte maison, pendant plus de huit siècles, a toujours été très noble et éminemment illustre.
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